La Résistance dans le Var : Une Lutte Héroïque pour la Libération
"Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers." - Stéphane Hessel
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Découvrez l'histoire poignante de la Résistance dans le Var pendant la Seconde Guerre mondiale. Des hommes et des femmes courageux ont risqué leur vie pour libérer la France de l'occupation nazie.
Les Factions de la Résistance Varoise
MLN (ex-MUR)
Dominant les institutions clandestines comme le CDL et les FFI dans la région provençale. Malgré les tensions, il reste une force majeure de la Résistance locale.
Pôle Militaire (ORA)
Bénéficiant de l'aide extérieure en moyens de liaison, en hommes et en matériel. Il représente une force militaire significative.
Pôle Politique (PC)
Formé du Parti communiste et de ses organisations affiliées, devenu le moteur de l'action à la base, cherchant à traduire son influence dans le partage du pouvoir.
La Période Cruciale : Juin - Août 1944
1er étape
Ouverture de la phase insurrectionnelle, exacerbant les divisions au sein de la Résistance varoise.
2ème étape
Répression ennemie touchant principalement le MLN. Tensions accrues entre les différentes factions.
3ème étape
Débarquement allié sur les plages du littoral des Maures, marquant le début de la libération du Var.
4ème étape
Fin de la phase militaire de la Libération avec la reddition des derniers Allemands près de Toulon.
5ème étape
Ouverture de la phase insurrectionnelle, exacerbant les divisions au sein de la Résistance varoise.
L'Engagement de la Résistance Intérieure
✽ Action Héroïques
La résistance varoise durant la Seconde Guerre mondiale a été marquée par des actions héroïques menées par des figures emblématiques. Parmi elles, Jean Moulin, préfet et résistant, a joué un rôle crucial dans l'unification des mouvements de résistance en France. Bien que n'étant pas originaire du Var, son influence s'est étendue à cette région. Dans le Var, des figures locales comme le commandant Jean-Marie Hervo, chef du réseau "R2 Corse", ont organisé des opérations de sabotage contre les forces allemandes, notamment en perturbant les lignes de communication et en attaquant les convois militaires. Ces actions ont permis de ralentir l'occupant et de soutenir les efforts alliés lors du débarquement en Provence en août 1944. Ces héros ont risqué leur vie pour défendre les valeurs de liberté et de justice, souvent au péril de leur sécurité personnelle.
✽ Sacrifices Ultimes
La résistance varoise a payé un lourd tribut en vies humaines. De nombreux résistants ont été capturés, torturés et exécutés par les forces allemandes et la Milice française. Par exemple, le groupe FTP (Francs-tireurs et partisans) du Var a subi de lourdes pertes lors de l'attaque d'un train allemand près de Toulon en 1943. Plusieurs membres du réseau ont été arrêtés et fusillés, comme le jeune résistant Pierre Semard, qui a été exécuté à l'âge de 20 ans. Les massacres de Signes en juillet 1944, où 38 résistants ont été sommairement exécutés par les Allemands, rappellent également le courage et le sacrifice de ces hommes et femmes qui ont donné leur vie pour la libération de la France.
✽ Unité dans la Diversité
- La résistance varoise, comme ailleurs en France, était composée de mouvements divers, allant des communistes des FTP aux gaullistes de l'Armée secrète (AS), en passant par les réseaux de renseignement comme le BCRA. Malgré leurs différences idéologiques, ces groupes ont su coopérer pour libérer la France. Dans le Var, cette unité s'est manifestée lors de la préparation du débarquement de Provence en août 1944. Les différents réseaux ont coordonné leurs actions pour saboter les infrastructures allemandes, fournir des renseignements aux Alliés et organiser des maquis. Cette collaboration a été essentielle pour affaiblir l'occupant et faciliter l'avancée des troupes alliées.
✽ Héritage Durable
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La résistance varoise et plus largement française constitue un héritage durable dans l'histoire nationale. Elle a permis de redonner à la France une dignité perdue après la défaite de 1940 et l'occupation allemande. Les actions des résistants, notamment lors de la libération de Toulon et de Marseille en août 1944, ont montré que la France n'était pas passive face à l'oppression. Cet engagement a effacé en partie la "souillure" de la collaboration et a permis à la France de se positionner comme un pays libéré par ses propres forces, aux côtés des Alliés. Aujourd'hui, les monuments aux morts, les rues portant le nom de résistants et les commémorations annuelles rappellent cet héritage de courage et de sacrifice.
Le Parcours Héroïque d'Eugène Mozzone
Eugène Mozonnet, résistant varois, a joué un rôle clé dans l'organisation des maquis et des actions de sabotage contre les forces allemandes dans la région, contribuant activement à la libération de la Provence en 1944
Prisonnier et Résistant
Eugène Mozonnet, né en 1914, est mobilisé en 1939 au début de la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier par les Allemands, il passe trois ans en captivité avant de s'évader et de rejoindre la France. Dès son retour, il s'engage dans la Résistance à Brignoles, dans le Var, où il participe activement à l'organisation des maquis et à des actions de sabotage contre l'occupant nazi. Son expérience militaire et sa détermination en font un acteur clé de la résistance varoise.
Arrestation
Le 27 juillet 1944, Eugène Mozonnet est arrêté à Brignoles suite à une dénonciation. L'armée française collaborationniste, notamment la Milice, et la Gestapo sont impliquées dans son arrestation. Cette trahison illustre le climat de suspicion et de terreur qui régnait alors en France occupée. Mozonnet, connu pour son rôle dans la résistance locale, devient une cible prioritaire pour les forces allemandes et leurs collaborateurs.
Interrogatoires
Après son arrestation, Eugène Mozonnet est conduit au siège de la Gestapo à Brignoles, où il subit des interrogatoires brutaux. Les méthodes de la Gestapo, connues pour leur cruauté, visent à extorquer des informations sur les réseaux de résistance et les plans de sabotage. Malgré les tortures, Mozonnet refuse de parler, protégeant ainsi ses camarades et les opérations en cours. Son courage face à ces épreuves témoigne de son engagement indéfectible pour la libération de la France.
Sacrifice Ultime
Eugène Mozonnet est exécuté par les Allemands en août 1944, peu avant la libération de la Provence. Il est notamment associé à l'organisation de lieux de parachutage clandestins, essentiels pour ravitailler les maquis en armes et en matériel. Ces sites, comme celui de la région de Brignoles, étaient des cibles prioritaires pour la Gestapo. Mozonnet a vécu des horreurs, mais son sacrifice a permis de renforcer la résistance locale et de contribuer à la victoire finale. Aujourd'hui, des stèles commémoratives honorent sa mémoire et celle de ses compagnons.
Les Défis et les Divisions de la Résistance

Unité Fragile
La fragile unité observée pendant les combats d'août 1944 a été marquée par une suspension temporaire des luttes intestines. En dépit des tensions internes parmi les différentes factions, ces dernières ont choisi de s'unir temporairement pour combattre l'occupant ennemi. Selon les archives de l'époque, cette trêve a permis de concentrer les efforts contre un ennemi commun, bien que cette unité ait rapidement été remise en question après les combats

Tensions Politiques
L'émergence de pôles de résistance concurrents, tels que le Mouvement de Libération Nationale (MLN), l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA), et le Parti communiste, a entraîné des tensions politiques significatives. Ces groupes avaient des visions divergentes pour l'avenir de la France après la libération, exacerbant ainsi les conflits internes. Les documents historiques révèlent que ces tensions étaient parfois aussi intenses que les combats contre l'ennemi lui-même

Stratégies Divergentes
Les factions de la résistance adoptaient des approches différentes non seulement pour la libération de la France, mais aussi pour envisager l'après-guerre. Tandis que certains groupes plaidaient pour une transformation radicale de la société, d'autres prônaient un retour à l'ordre préexistant avec quelques réformes. Ces divergences stratégiques ont souvent conduit à des querelles internes et à une vision fragmentée de l'avenir. .

Répression Ennemie
La répression menée par les forces ennemies a conduit à une désorganisation notable parmi les groupes de résistance, affectant principalement le MLN. La brutalité de cette répression a causé des pertes importantes et a semé la confusion, rendant difficile toute coordination efficace. Des témoignages d'époque décrivent l'impact dévastateur de ces opérations de répression sur le moral et les capacités opérationnelles des résistants.